Le C.H.A. est une unité de soins pédopsychiatrique qui accueille des adolescent(e)s agé(e)s de 12 à 18 ans présentant, à travers une symptomatologie variée de type psychotique et/ou névrotique, un état de grande souffrance psychique entravant gravement leurs liens aux autres et au monde.

L’entrée dans l’adolescence est un passage particulièrement fragilisant pour certains jeunes. Ce passage vient s’ajouter à une histoire parfois complexe et douloureuse (rupture de liens précoces, insécurité, adoption, maltraitance, précarité, …). 

Cette situation fait place à des manifestations qui traduisent leur malaise profond

  • Décrochage scolaire sévère
  • Relations conflictuelles
  • Agitation
  • Etat dépressif ou de repli
  • Perte du sens
  • Rapport altéré à la réalité…

Avec des symptômes d’une telle ampleur, le jeune accueilli au C.H.A ne se sent généralement plus sujet de son histoire. Il a l’impression que « ça lui arrive » et qu’il subit la situation.

Notre pratique, orientée par la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle, pose un cadre de « clinique du sujet ». Même si l’adolescent est en panne, nous n’allons pas savoir pour lui, qui il est et ce dont il souffre. Notre dispositif sera plutôt de mettre en place des opportunités au quotidien et lors d’ateliers spécifiques pour qu’il élabore en « je » ce qui lui arrive.

Notre travail

La prise en charge proposée par l’équipe pluridisciplinaire du C.H.A. s’appuie sur différents moments ponctuant l’espace et le temps.

Les premiers entretiens ou le temps de la rencontre

Plusieurs entretiens de préadmission sont proposés avec l’adolescent et son entourage.
Une hospitalisation aura du sens seulement si l’adolescent se sent lui-même en souffrance et s’il est prêt à se mettre au travail autour d’une ou plusieurs de ses questions.

 

Le temps de l’accompagnement

L’équipe du C.H.A est attentive aux paroles et aux actes du jeune hospitalisé. Chaque personne de l’équipe,dans sa fonction,  va tenter de repérer avec lui les enjeux conscients et inconscients de son mal-être mais aussi ses ressources potentielles et sa créativité.

Plusieurs outils sont mis à disposition

  • Une chambre à soi, véritable lieu de refuge, de réflexion et de repos
  • L’intégration dans un groupe de pairs avec une diversité d’activités et ateliers thérapeutiques (hippothérapie, sport, art, contes, punch, yoga, escalade, théâtre…)
  • Une place (re)donnée à l’école via un enseignement adapté (type III ou V – forme 1, 2 ou 4)
  • Un bilan des compétences et des difficultés avec prise en charge par un kiné et un logopède
  • Un quotidien qui soigne : un hôpital « dans une maison » permet que chacun habite notre unité de sa présence, en relation avec les autres (rituels de journée, préparation des repas, sorties extérieures, réunion de jeunes, …)
  • Des soins proposés, avec une articulation entre santé physique et psychique
  • Des entretiens psychothérapeutiques individuels, une fois par semaine
  • Des rencontres régulières avec sa famille ou ses responsables, tous les 15 jours

 

Le temps de l’envol

Différentes démarches sont entamées pour construire un projet de sortie, institutionnel ou ambulatoire avec le jeune, sa famille et le réseau de soins à l’initiative de l’hospitalisation.

Quitter l’hôpital invite l’adolescent(e) à se réapproprier son parcours de vie et continuer son travail d’être humain : devenir quelqu’un, avec son style.